Devenir non binaire en français contemporain
📚 J’ai terminé la lecture de « Devenir non-binaire en français contemporain », sous la direction de Vinay Swamy et Louisa Mackenzie et publié par les Éditions Le Manuscrit. Le livre offre une perspective approfondie des initiatives linguistiques utilisées par les personnes non binaires en France, tout en remettant en cause l’idée que le langage non binaire est une simple importation des États-Unis.
🤔 Malgré l’intérêt de la lecture, deux réserves méritent d’être soulignées :
🚫 Certains passages « sonnent » anglais, et auraient peut-être mérité une révision plus profonde par une personne francophone.
🚫 J’ai remarqué quelques masculins génériques, dont un qui faisait référence à un groupe de personnes non binaires, ce qui me parait gênant dans un ouvrage centré sur l’inclusion linguistique.
🧐 Ceci étant dit, trois points majeurs ont retenu mon attention :
💡 Accommodement vs accessibilité : dans notre recherche d’un langage inclusif, veut-on que les personnes non binaires se sentent inclues dans des structures existantes adaptées (accommodement) ou veut-on créer des outils nouveaux à partir de leur expérience (accessibilité) ?
💡 Si nous créons un langage non binaire, faut-il le promouvoir comme inclusif de tous les genres, au risque de retomber dans un processus de langage générique, comme c’est pour l’instant le cas pour le masculin ?
💡 Si nous créons 2 langages distincts : un langage non binaire ET un langage neutre qui aurait une portée réellement inclusive, ne s’agirait-il pas de processus trop complexes pour être mis en place dans les faits ? Et un langage neutre n’invisibiliserait-il pas les dynamiques de pouvoir présentes dans nos sociétés, au risque d’entrainer une nouvelle marginalisation des genres sociaux déjà marginalisés ?
🎁 Bonus : J’ai découvert le néologisme « morinommer » pour « deadnaming », vous connaissiez ?