• L’écriture inclusive, et si on s’y mettait ?

    📚 Voici ce que j’ai retenu du livre « L’écriture inclusive, et si on s’y mettait » de Raphaël Haddad aux éditions Le Robert : 🔍 Le livre explique avec clarté le langage inclusif et ses différents aspects, il est idéal pour des personnes qui veulent comprendre comment l’écriture inclusive fonctionne et comment répondre aux objections à son encontre. 📌 L’un des points forts qui ressort pour les personnes qui connaissent déjà le sujet est le grand nombre de sources précises et de chiffres, ce qui invite à des explorations approfondies et crédibles sur le thème. 🧠 J’en retire notamment des références sur la psycholinguistique et l’étude de l’impact de notre langage…

  • AI in Translation Summit

    J’ai assisté en 2023 au AI in Translation Summit, et quelques constats clés ont émergé. 🌍 Les IA ne vont pas remplacer la traduction humaine Elles ne surpassent pas la traduction humaine dans des domaines créatifs comme le marketing et la littérature. Leur manque d’imagination les limite notamment face aux subtilités des slogans ou des figures de style. 🤖 Les IA peinent à saisir les nuances culturelles L’adaptation des niveaux de langue entre langues sources et cibles reste un défi. Par exemple, elles n’arrivent pas à adapter le tutoiement espagnol à l’utilisation naturelle du tutoiement et du vouvoiement en français. 🤖 Les IA reflètent les préjugés véhiculés dans la société…

  • Les langues, reflet des relations hiérarchiques entre les gens

    📖 J’ai terminé de lire le hors-série de Courrier International sur les langues. 🔒 Ce qui en ressort, c’est que les langues sont politiques, non par elles-mêmes, mais parce qu’elles sont parlées par des populations dans des contextes hiérarchisés. 💪 Pour lutter contre ces hiérarchies entre les langues, les populations se mettent donc à utiliser la communication de manière politique, en gardant leur accent par exemple, en créant des mots ou en utilisant des mots spécifiques dans le but de visibiliser certaines langues minoritaires. 🔓 En effet, utiliser des langues, expressions ou néologismes de manière consciente permet de les normaliser. Des accents ou du vocabulaire qui paraissaient jusqu’alors « étranges » ou…

  • Pour apporter un peu de nuance

    Ma psy me dit (de moins en moins souvent) que je manque de nuance. Et évidemment, elle a raison. Notamment sur le langage inclusif. Alors depuis quelques semaines, je suis en processus de remise en question de mon rapport au langage inclusif. J’ai longtemps milité pour un langage inclusif à base de points médians parce qu’al me semblait primordial d’être visible, et parce que le point médian était la manière dont les personnes engagées autour de moi montraient leur engagement Mais ces derniers temps, je réalise deux choses. D’abord, le point médian n’est pas la seule manière d’être visible et n’est même pas la plus inclusive. Ensuite, le point médian…

  • Quelles initiatives pour un langage non binaire ?

    Remarque préalable : Cet article n’a pas vocation à être exhaustif et ne fait que compiler des initiatives linguistiques qui m’ont parues intéressantes au fil de mes lectures. Pour des propositions plus complètes de langages non binaires et/ou neutres, vous pouvez visiter les sites Internet évoqués dans la section des initiatives développées par les personnes concernées.  Il n’existe (pour l’instant) pas de règles en matière de langage qui reflète l’expérience des personnes non binaires. Le français est une langue qui comprend deux genres grammaticaux : le féminin et le masculin. Pour les mots qui désignent des personnes, le genre grammatical féminin désigne une référente de genre social féminin et le genre grammatical…

  • La visibilisation de la traduction

    Dans mon dernier article, je parlais de l’importance pour le·a traduteur·rice de se rendre invisible si besoin dans des textes dans lesquels la priorité est le passage d’un message de manière claire, ou quand l’auteur·rice veut que son texte soit pris comme un texte rédigé dans la langue cible par les lecteur·rices. Mais il est aussi important de remarquer que différents textes peuvent avoir un objectif différent, et qu’il existe donc des textes pour lesquels il est primordial que le processus de traduction soit visible. Par exemple, les textes très ancrés dans un territoire ou dans une culture et dont l’objectif argumentatif, par exemple, serait spécifique à une langue ou…

  • Lea traducteur·rice, un·e acteur·rice qui doit se rendre invisible ?

    Une invisibilisation de la traduction nécessaire dans certains types de textes Traditionnellement, il est dit que lea traducteur·rice est seulement un moyen pour faire passer un message à des personnes qui ne parlent pas la langue du texte d’origine, et qu’une bonne traduction est une traduction qui n’est pas perçue par le public cible comme une traduction, mais comme un texte original qui aurait été rédigé dès le départ pour la culture cible. Dans le cas d’une traduction technique ou d’une traduction sans ancrage dans la langue ou le territoire dans l’objectif du texte, il parait logique que lea traducteur·rice se rende invisible. Il s’agit de faire passer des idées…

  • La graphie postbinaire

    Il y a quelques mois, j’ai découvert la collective Bye Bye Binary qui propose des polices d’écriture spécialement adaptées au langage inclusif et non binaire. L’idée est d’apporter des alternatives aux typographies inclusives actuelles qui utilisent des caractères de séparation (trait d’union, point, point médian, etc.) pour faire apparaitre le genre masculin, le genre féminin et proposer une graphie non binaire. Les graphies postbinaires proposent donc de créer des manières d’écrire qui inventent de nouveaux caractères qui peuvent ou non ressembler aux caractères traditionnels masculins et féminins. Comme je le disais dans ce billet de blog, l’utilisation du point médian dans le langage non binaire me semble encore trop binaire,…

  • La mauvaise traduction du Women’s day

    La Journée internationale des droits des femmes est célébrée le 8 mars. Le nom de cette journée a été traduit en français quand elle a commencé à être célébrée dans les pays francophones comme « La Journée de la femme », ce qui a depuis été reconnu comme une mauvaise traduction. Le choix des mots étant toujours politique, puisqu’ils donnent vie à l’imaginaire collectif, il est intéressant d’analyser les différentes traductions disponibles pour cet évènement, qui est à son origine déjà politique, mais qui a été réapproprié ensuite pour servir d’autres intérêts que ceux de la lutte féministe (promotions sur les fleurs, les parfums et la lingerie par exemple). Utiliser un déterminant…

  • Roal Dahl et la relecture en sensibilité

    En février, les héritier·es de Roal Dahl ont fait appel à l’entreprise de relecteur·rices en sensibilité Inclusive Minds pour faire une évaluation et apporter des modifications à l’œuvre de l’auteur. La relecture en sensibilité (ou révision de sensibilité, sensitivity review en anglais) est un processus par lequel des expert·es dans un domaine révisent des textes et les modifient pour qu’ils ne soient pas discriminants et/ou correspondent aux codes de communication de la cible visée. Des nombreuses entités font déjà appel à des relecteur·rices en sensibilité, comme certaines ONG ou de grosses productrices de contenus (je pense notamment au domaine du jeu vidéo). L’écriture inclusive est par exemple un des domaines…