• Lea traducteur·rice, un·e acteur·rice qui doit se rendre invisible ?

    Une invisibilisation de la traduction nécessaire dans certains types de textes Traditionnellement, il est dit que lea traducteur·rice est seulement un moyen pour faire passer un message à des personnes qui ne parlent pas la langue du texte d’origine, et qu’une bonne traduction est une traduction qui n’est pas perçue par le public cible comme une traduction, mais comme un texte original qui aurait été rédigé dès le départ pour la culture cible. Dans le cas d’une traduction technique ou d’une traduction sans ancrage dans la langue ou le territoire dans l’objectif du texte, il parait logique que lea traducteur·rice se rende invisible. Il s’agit de faire passer des idées…

  • La graphie postbinaire

    Il y a quelques mois, j’ai découvert la collective Bye Bye Binary qui propose des polices d’écriture spécialement adaptées au langage inclusif et non binaire. L’idée est d’apporter des alternatives aux typographies inclusives actuelles qui utilisent des caractères de séparation (trait d’union, point, point médian, etc.) pour faire apparaitre le genre masculin, le genre féminin et proposer une graphie non binaire. Les graphies postbinaires proposent donc de créer des manières d’écrire qui inventent de nouveaux caractères qui peuvent ou non ressembler aux caractères traditionnels masculins et féminins. Comme je le disais dans ce billet de blog, l’utilisation du point médian dans le langage non binaire me semble encore trop binaire,…

  • La mauvaise traduction du Women’s day

    La Journée internationale des droits des femmes est célébrée le 8 mars. Le nom de cette journée a été traduit en français quand elle a commencé à être célébrée dans les pays francophones comme « La Journée de la femme », ce qui a depuis été reconnu comme une mauvaise traduction. Le choix des mots étant toujours politique, puisqu’ils donnent vie à l’imaginaire collectif, il est intéressant d’analyser les différentes traductions disponibles pour cet évènement, qui est à son origine déjà politique, mais qui a été réapproprié ensuite pour servir d’autres intérêts que ceux de la lutte féministe (promotions sur les fleurs, les parfums et la lingerie par exemple). Utiliser un déterminant…

  • Roal Dahl et la relecture en sensibilité

    En février, les héritier·es de Roal Dahl ont fait appel à l’entreprise de relecteur·rices en sensibilité Inclusive Minds pour faire une évaluation et apporter des modifications à l’œuvre de l’auteur. La relecture en sensibilité (ou révision de sensibilité, sensitivity review en anglais) est un processus par lequel des expert·es dans un domaine révisent des textes et les modifient pour qu’ils ne soient pas discriminants et/ou correspondent aux codes de communication de la cible visée. Des nombreuses entités font déjà appel à des relecteur·rices en sensibilité, comme certaines ONG ou de grosses productrices de contenus (je pense notamment au domaine du jeu vidéo). L’écriture inclusive est par exemple un des domaines…

  • Comment communiquer de manière inclusive en français ?

    Pour les personnes qui sont uniquement intéressées par mon avis sur la question, voici un très court résumé. Je favorise l’utilisation d’un seul point médian, même pour les pluriels, et même pour le langage non binaire (avec le pronom « iel »), même si je pense que nous manquons cruellement de solutions créatives « normalisées » sur la question. Pour les autres, j’explique les différentes alternatives existantes pour communiquer de manière inclusive dans les paragraphes suivants. Sur le fond, ne dites pas de choses discriminantes On parle de la communication inclusive en se centrant sur les possibilités d’utilisation de certains caractères plutôt que d’autres, mais en réalité, être inclusif·ve, ça commence par le fond.…

  • Gnôthi seauton

    J’ai découvert Madrid en septembre 2017, au cours de mon premier voyage en solitaire après une année difficile. Cette année-là, j’avais perdu une des personnes les plus importantes de mon entourage. Sa disparition avait produit en moi un déclic : j’allais trouver ce qui me convenait, et en vivre. Mais si j’avais eu besoin de cette parenthèse, c’est aussi parce que l’environnement dans lequel j’évoluais, et qui donnait la priorité aux profits alors que je voulais sauver le monde et écrire des livres, était un environnement qui ne me convenait pas, et ne me conviendrait sûrement jamais. Je devais donc trouver un moyen de me sortir de là, et pour ça…